Ce dossier sur la Tour Saint Michel résulte d’une volonté de comprendre le cheminement ayant conduit à la restauration des années 1970. Les recherches en archives terminées, ce dossier pourra servir d’argumentaire aux services suivants:
- Le SRA
- La DRAC
- L’INRAP
- ATEMPORELLE
- L’AGGLOMERATION du NIORTAIS
En 1973-1974, sans en connaître le dernier état connu la restauration de la Tour Saint Michel se lance. C’est ici que l’on trouve la source de ce dossier afin de vérifier la tradition orale et ses limites. La méthodologie dite incrémentale et itérative mise en place pour effectuer les recherches iconographiques et textuelles a porté ses fruits : la couverture périmétrique de la tour est presque complète, permettant un travail de recollement des façades qui se rapproche /relève de l’archéologie du bâti. Les constatations permettent d’établir une chronologie du XVIIe siècle au XXIe siècle
Analyse
D’abord, nous avons exploité l’iconographie grand public de 1850 à 1990, les archives départementales, nationale.
Ensuite, il s’en est suivi un traitement iconographique des 60 env. clichés et quelques feuillets textuels.
Finalement, cela a permis de dater des documents, de poser des hypothèses concernant la restauration de la Tour Saint Michel.
Hypothèse
La restauration est erronée sur les points suivants :
- non-restauration des 2 linteaux de portes (Nord et sud),
- non-restauration de l’archère Sud-Est
- la restauration « création » d’archère (Sud-Ouest),
- l’altération de l’élévation de la tour (nombre d’assises modifiées),
- création d’un jambage porte Nord.
Porte Nord : Il n’y a aucun élément iconographique laissant penser à un effondrement total ou partiel du linteau et parement. Pourquoi avoir créé des jambages non alignés avec les assises ? Faut-il y voir une volonté de laisser une trace identifiable d’une restauration historique?
Secteur Sud-Est: l’iconographie observé conforte la tradition orale qui parle d’effondrement du sommet de la tour dans ce secteur sans pour autant en connaitre l’ampleur exacte. L’archère Sud-Est n’est pas restaurée, elle fait partie de l’effondrement, le secteur de l’effondrement ayant été couvert par un fonds d’archive. Le manque de travail documentaire lors de la restauration 1973/1974 n’a pas permis sa restauration.
Archère Sud-Ouest : La restauration semble basée sur la présence de l’étrier et /ou des embrasures semble être correcte.
L’alignement des assises sommitales, nous pensons qu’il y a eu une restitution de l’aspect d’arrachement, mais cela ne correspond pas au dernier état connu.
Conclusion
Ce travail de recherche de transmission de la tradition orale en Restauration Historique montre bien ses limites. Entre les faits et la restauration effectuée, il y a un écart important que seul pouvait combler ce dossier, sans pour autant répondre à toutes les questions. Les traces textuelles sont-elles que la tradition orale nous les avaient transmises, à savoir très lacunaires, le fond en archive des monuments historiques ne contenant que des ampliations administratives.
Notre proposition:
Il sera peut être nécessaire de procéder à une dérestauration du sommet de la tour Saint-Michel afin de respecter la charte de Venise « que l’on restaure les monuments historiques dans le dernier état connu »
- Reproduire les aspects initiaux des « linteaux » de portes Nord et Sud.
- Restaurer l’archère Sud Est intégralement dont couverture et partie du parement vers la porte Sud.
- Statuer sur la restauration de l’archère Sud-Ouest, documentée par un travail archéologique si l’étrier d’archère est contemporain.
- Reprendre le périmètre du sommet de la tour pour qu’il corresponde à un état connu des assises, afin de transmettre aux générations futures le moins d’altérations.
- La porte Nord doit faire l’objet d’analyses archéologiques et de stabilité pour valider le maintien ou non des jambages créés en 1973/1974.
- Les données recueillies concernant l’intérieur du parement du Niv 2 (Sommet) ne permettent pas de donner une orientation à l’issue de ce mémoire.